mercredi 21 avril 2010

Trilogie "Coeur d'encre" - Cornelia Funke

Sortie du tome 2 : Sang d'encre, le 2 juillet 2009

Depuis la disparition de sa mère il y a 9 ans, Meggie et son père Mo, un relieur de livres reconnu, consacrent leur vie aux livres et à la lecture. Une nuit, un homme étrange se présente chez eux. Il est à la recherche d'un livre mystérieux et semble prêt à tout pour le retrouver. C'est le début d'une incroyable aventure qui entraine Meggie et Mo accompagnés de leur tante Elinor, une excentrique bibliophile, dans un vieux village d'Italie.

Ce qu'on en dit...
Qui n’a jamais rêvé de faire sortir son héro préféré d’un livre, de se balader dans les mondes grâce auxquels des écrivains nous font rêver et de voir les personnages de fiction et la réalité se mêler ?
C’est ce genre d’aventure que Cornelia Funke nous propose avec sa trilogie Cœur d’encre, Sang d’encre et Mort d’encre. Mais n’est ce pas un jeu dangereux de pouvoir interagir dans une histoire ? Voici plus que des romans, voilà un jeu d’écrivain à la sauce aventure, courage, imagination, conflits intérieurs et détermination.
Grâce à Mo, surnommé Langue Magique, la frontière entre les pages n’existe plus. C’est la fragilité des mondes que l’on s’invente et que l’on veut diriger qui s’ouvre au lecteur. Au moment où commence l’histoire (Cœur d’encre) Mo et sa fille, Meggie, vivent tous les deux depuis la disparition de Resa. Leur quotidien n’est fait que des livres qui ont envahi leur maison. Symbole du foyer dans lequel ils se réconfortent et se font confiance, l’objet fétichisé représente également un lien ombilical père fille. Leur relation, donc extrêmement forte, qu’ils entretiennent sera au centre des trois ouvrages et se confrontera aux mystères, aux jalousies ou encore aux angoisses. Quand un inconnu débarque chez eux en pleine nuit, Meggie s’aperçoit que son père lui a caché certaines choses…

A partir de là, va également entrer en scène Elinor, une tante complètement folle qui cache la douleur que sa solitude lui procure derrière un mauvais caractère. Personnages forts en émotions vont venir compléter l’aventure à Ombra, là où se passe l’intrigue de Cœur d’Encre, roman écrit par Fenoglio et qui va « enfermer/emprisonner » les protagonistes des livres de Funke. Chaque livre a d’ailleurs son âme. Si Cœur d’encre représente, en quelques sortes, le divertissement, que la génialité de l’œuvre prend le dessus, Sang d’encre révèle les personnages, les psychologies et la noirceur de l’horizon. Mort d’encre montre un monde sensé faire rêver en train de se dégrader et des personnages déboussolés. Seules les richesses de l’écriture originelle donnent une lueur d’espoir.

Un auteur dans son livre, des réécritures du livre en question, des lecteurs dans l’histoire et les grands méchants des romans dans le monde réel : l’auteure nous offre des mises en abîmes dans lesquelles vont se succéder la féerie, l’incroyable, la prise de contrôle, les conséquences et la déstructuration avant l’aménagement d’une nouvelle situation.
Et au final, rien n’est évidemment réellement terminé…
L’éventualité d’une aventure, d’un passage vers un monde – le vrai – imaginaire pour un personnage seulement relance même le thème du foyer qui, lui, réside dans la création. Une belle fin pour une auteure originale et pleine de ressources, une accession habile à l’éclat peu innocent.

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