Un homme qui passe remarque un arbuste dont les branches se terminent par des flocons blancs. On peut imaginer qu'il approche la main. L'espèce humaine vient de faire connaissance avec la douceur du coton. Depuis des années, quelque chose me disait qu'en suivant les chemins du coton, de l'agriculture à l'industrie textile en passant par la biochimie, [...] je comprendrais mieux ma planète. Les résultats de la longue enquête ont dépassé mes espérances.
Pour comprendre les mondialisations, celles d'hier et celle d'aujourd'hui, rien ne vaut l'examen d'un morceau de tissu. Sans doute parce qu'il n'est fait que de fils et de liens, et des voyages de la navette.
Idée singulière que celle d'écrire une odyssée du coton. Et celle d'y accoler un tel sous-titre - "Petit précis de mondialisation" - l'est tout autant. Ce qui semble à première vue être un voyage anecdotique se révèle très vite un puits de connaissance incroyable pour qui souhaite en apprendre davantage sur l'aventure cotonnière, dont l'incroyable histoire a passionné et troublé notre planète entière, de l'Afrique à la Chine en passant par les Etats-Unis et notre bon Vieux Continent. Car qui peut se targuer aujourd'hui de connaître le coton, dont on sait à peine ce à quoi il sert ? Il n'est pas qu'une donnée économique machinalement lancée entre le cours du caoutchouc et celui du pétrole chaque matin. Outre les vêtements, qui sait quels nombreux matériaux le coton permet-il de fabriquer, et de ce fait, quelle considérable influence son prix et sa production peuvent avoir sur les échanges mondiaux ? D'un bout à l'autre du monde, Erik Orsenna, ancienne plume de François Mitterrand et membre de l'Académie française, s'en va chercher des réponses, dont la simplicité apparente masque à peine l'éternelle lutte inégale que Goliath impose à David. La finesse et l'intelligence de son discours font de ce 'Voyage aux pays du coton' un ouvrage éminent dont les professeurs d'économie avisés s'empareront sans délais.
http://www.evene.fr/livres/livre/erik-orsenna-voyage-aux-pays-du-coton-19568.php?critiques
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