jeudi 21 octobre 2010

Nicholas Dane - Melvin Burgess


Quand Nicholas perd sa mère d'une overdose, il se retrouve seul.
Très vite, il est envoyé dans un foyer pour garçons. A quatorze ans, il y découvre d'abord la violence, l'humiliation, les punitions. Alors qu'il croit trouver auprès de Mr Creal, le directeur adjoint, un peu de réconfort et de douceur, Nick finit par comprendre qu'il devra payer de sa personne... Sous l'emprise de. la perversité, il n'a plus qu'une solution : fuir.


Ce qu'on en dit...
Manchester, années 1980. La mère de Nicholas décède brutalement d’une overdose d’héroïne. Le jeune homme est confié à un foyer. Il découvre un univers de violence et de brimades constantes. Le directeur adjoint, Tony Creal, semble être le seul à comprendre les élèves et leur apporter un peu de bonheur…. Mais à quel prix ?
Une nouvelle fois, Melvin Burgess s’attaque à une thématique tabou que peu d’auteurs aimeraient ou sauraient traiter tant il est sensible : la pédophilie dans les foyers pour jeunes. Il a choisi l’honnêteté, la sobriété quasi-documentaire de Junk (dont le héros s’appelait aussi Nicholas…). S’appuyant sur des faits précis et froids, un narrateur omniscient décrit calmement les situations les plus scabreuses, s’introduit dans les moindres interstices du système d’aide sociale anglais de l’époque afin de pointer du doigt ses incohérences et son manque de contrôle. Enfant aimé d’une mère célibataire, Nicholas apparaît comme une victime de la société, un enfant comme les autres qu’on a poussé à la brutalité faute de savoir l’écouter. La première partie du roman se déroule effectivement dans le foyer, et on y découvre avec ahurissement des adultes dépassés qui ne connaissent plus leurs limites, un Tony Creal auto-persuadé de sa bonté, des jeunes gens abrutis par les coups physiques et moraux. La seconde partie, après la fuite du héros, va beaucoup plus loin. Elle s’attache à montrer comment Nicholas est presque condamné à la délinquance puisque considéré comme tel par tous, littéralement empêché de retrouver une stabilité. Le travail d’orfèvre de Burgess se ressent à la fois dans sa connaissance du sujet – il dit s’être beaucoup documenté - et dans sa capacité à mettre en œuvre une fiction captivante sans voyeurisme. Ce faisant, il s’affirme une nouvelle fois en tant que maître du réalisme social en littérature… A rapprocher du beau film de Peter Mullan, The Magdalene Sisters (2001).

Sophie Pilaire
http://www.ricochet-jeunes.org/livres/livre/41927-nicholas-dane

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