Il faut une crise économique ou la catastrophe d'un ouragan pour que l'Amérique redécouvre une pauvreté que la prospérité n'a jamais su faire disparaître.
Sociologues, économistes et réformateurs sociaux ont depuis plus d'un siècle voulu écouter, montrer et compter ces pauvres souvent soupçonnés d'être de mauvais citoyens.
Ce qu'on en dit...
Les Etats-Unis, première puissance mondiale, ne sont pas indemnes du problème de la pauvreté. Simplement, dans une fédération qui a promis la prospérité pour tous dès sa création, la question passe mal. La misère est étudiée, la misère est mise en art, mais très difficilement prise en compte politiquement, si ce n’est de manière ponctuelle et ciblée. Domine la notion de « mauvais pauvre », qui aurait délibérément choisi son état, ou serait psychologiquement fragile. Les démunis restent donc silencieux, et parce que les médias ne parlent pas presque pas d’eux, et selon des mises en scène choisies, ils vivent leur situation comme anormale, honteuse. En 2010, l’aide publique ne va toujours pas de soi, en témoignent les réticences rencontrées par Barack Obama à l’encontre de son projet d’assurance-maladie. Exempt de tout pensum chiffré, le petit ouvrage de Romain Huret offre une plongée sociologique, culturelle, dans la tête des Américains. Il permet de mieux mesurer toute la différence avec la vieille Europe et ses systèmes forts d’assurance sociale. L’analyse est limpide, marquante. Glissant vers la littérature, la photographie, la musique, l’auteur ouvre des perspectives et des clés de compréhension globales d’un pays qui n’a pas fini de nous fasciner. |
Sophie Pilaire |
http://www.ricochet-jeunes.org/livres/livre/40977-l-amerique-pauvre
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