jeudi 25 novembre 2010

Un hiver avec Baudelaire - Harold Cobert


Sa femme l'a mis dehors, son CDD n'est pas prolongé.
Philippe est happé dans la spirale infernale et passe de l'autre côté de la barrière sociale : SDF, confronté à la dure loi de la rue, faite de solitude, de honte et de violence. Jusqu'au jour où il rencontre Baudelaire. Grâce à cet inénarrable compagnon d'infortune, et avec l'aide d'un vendeur de kebab, d'une riche veuve et d'une dame pipi, il réussit à remonter la pente. Et à retourner à une vie normale.
Plongée sans fard dans le quotidien des plus démunis, Un hiver avec Baudelaire, en mêlant romanesque et vérité sociale, poésie et âpreté, rappelle cet équilibre précaire qui régit nos vies.


Ce qu'on en dit...
C'est l'histoire d'un homme qui vient de divorcer, perd son logement et son boulot, ne voit plus sa petite fille et finit par se retrouver à la rue. Un résumé qui ne donne pas du tout envie, je le conçois, dans un climat social déjà frileux, c'est normal d'avoir besoin de lire pour se divertir ou se chasser les idées noires.
Et pourtant ce serait dommage, vraiment dommage de passer à côté. Il ne s'agit pas du roman de l'année, c'est simplement un rendez-vous émouvant. Très émouvant. Qu'est-ce que j'ai pu pleurer, du début à la fin, je n'arrêtais plus, mais je ne pouvais pas reposer le livre ni le refermer, c'était comme si j'allais tourner le dos au personnage, le laisser dans sa galère, et ça me fendait le coeur.
Donc, gorge nouée et larmes aux yeux, j'ai suivi la descente en enfer de Philippe, qu'une rencontre va permettre de sortir la tête de l'eau. Un jour il croise Baudelaire, un chien au pelage rongé et irrégulier, et grâce à lui le parcours de Philippe va se teinter de jolies couleurs, s'élever pour toucher quelques étincelles de bonheur.
Car c'est un roman sur l'espoir, qui déborde de combativité et de courage. Il plonge sans fard dans le quotidien des plus démunis, en mêlant romanesque et vérité sociale, poésie et âpreté. C'est vraiment triste, cela vous rappelle les histoires de tous les jours, l'équilibre précaire sur lequel repose nos petites vies. Mais heureusement l'histoire montre de belles, belles choses aussi, des gens extraordinaires et la conviction que le chien reste le meilleur ami de l'homme (j'ai d'ailleurs souvent pensé à Far Ouest le roman de Fanny Brucker).
J'ai beaucoup aimé, même si cela m'a fait énormément pleurer.
Avec un petit goût de boulettes de viande, de conte pour enfants avant de s'endormir et de Charles Baudelaire, car tout poète est immortel.

http://blogclarabel.canalblog.com/archives/2009/05/06/13634746.html

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