Longuement. Du Nil au Huang He (Fleuve Jaune). De l'Amazone à la toute petite rivière Neste, affluent de la Garonne. De l'Australie qui meurt de soif aux îles du Brahmapoutre noyées par les inondations... J'ai rencontré des scientifiques, des paysans, des religieux, des constructeurs de barrages, des physiciens alpinistes qui mesurent sur tous les toits du monde la limite des glaciers. J'ai passé du temps avec les médecins de Calcutta qui luttent contre le choléra.
J'ai écouté d'innombrables leçons, dont celle du scarabée de Namibie et celle du kangourou. Quelles sont leurs techniques pour survivre en plein cœur du désert ? Peu à peu, j'ai fait plus ample connaissance avec notre planète. J'ai vu s'aggraver partout les inégalités, notamment climatiques. Mais j'ai vu aussi la réussite du pragmatisme, de belles coopérations entre administrations et entreprises privées.
J'ai vu des illusions et des férocités à l'œuvre. De retour de voyage, voici maintenant venu le moment de raconter. Un habitant de la planète sur six continue de n'avoir pas accès à l'eau. Un sur deux vit sans système d'évacuation. Pourquoi ? "
Au fond, c’est peut être là le reproche principal que je ferais à ce livre… à trop vouloir vulgariser un sujet aride, Erik Orsenna prend le risque de faire passer son objet d’étude au second plan du fait d’un trop grande aisance littéraire. Si avec son voyage à travers l’Australie, la Chine, Israël… on sent bien que la problématique de l’accès à l’eau potable et surtout de son assainissement sera l’un des enjeux des prochaines décennies ; cependant on reste un peu sur sa faim sur le fond avec ce sentiment que parfois, l’auteur a trop voulu survoler les enjeux pour rester accessible aux personnes encore peu sensibilisées à l’impératif écologique du siècle en devenir.
Cependant, Orsenna fait bien de remettre en perspective que le réchauffement climatique global se traduira par des particularismes locaux, avec une raréfaction de l’eau encore plus grande pour les uns et une surabondance pour les autres. De même, il pose bien cette autre problématique liée à l’eau, celle des terres arables qui risquent de transformer durement certaines économies comme celle du Maroc, gros exportateur de fruits et légumes pour nos pays occidentaux.
Il est bien évidemment difficile de résumer un ouvrage de 400 pages en quelques lignes, et la question qui se pose quand on referme la dernière page d’un livre est de savoir si au final, on lirait ce livre.
Sans l’ombre d’une hésitation et malgré les manques du livre d’Erik Orsenna, je ne regrette pas un instant d’avoir passer quelques heures en compagnie d’un tel écrivain… car oui, d’un point de vue littéraire… ce fut un réel régal.
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