jeudi 28 octobre 2010

Gabriel Mouesca : "Non à la violence carcérale" - Caroline Glorion


"Je comparais devant vous, messieurs les jurés, avec une triple connaissance de la prison.
Une connaissance charnelle : j'ai passé dix-sept ans de ma vie derrière les barreaux ; une connaissance humanitaire : je suis maintenant employé du mouvement Emmaüs ; et une connaissance politique : je suis l'actuel président de l'Observatoire international des prisons. Pendant des années, j'ai été l'incarnation du mal. Aujourd'hui, j'ai accès à la parole et je peux parler au nom de ceux qui ne sont jamais entendus !" Cela fait plus de vingt ans que Caroline Glorion a glissé son oeil de journaliste et son coeur de militante et d'amie de l'autre côté des barreaux.
La prison, elle la connaît bien, de l'intérieur. Elle nous raconte avec empathie le combat de Gabriel contre l'arbitraire et l'inhumanité du système pénitentiaire français.


Ce qu'on en dit...
Alors président de l'Observatoire international des prisons, Gabriel Mouesca connait bien l'univers carcéral : il y a laissé dix-sept années de sa vie, pour avoir appartenu au groupe basque armé indépendantiste Iparretarrak. Il raconte les quinze heures par jour vécues dans 9 mètres carrés de murs gris et froids, les repas immondes, la violence, l'appauvrissement du corps et de l'esprit, les humiliations, la déshumanisation, le suicide.

On a eu beau prendre la Bastille à la Révolution, ce fut tout de même à partir de cette époque que l'emprisonnement se substitua systématiquement aux châtiments corporels et à l'exil. Mais, à l'exception des Etats-Unis, champions de l'incarcération, la France accumula dès lors un retard notoire par rapport aux autres pays, comme la Suède ou la Norvège, qui envisagèrent d'autres solutions, plus proches de la notion de réinsertion. Les conditions de détention y sont tellement déplorables que Michel Foucault, l'un des premiers, les dénoncera dans Surveiller et punir et créera avec Gilles Deleuze, entre autres, le GIP (Groupement d'information sur les prisons). D'autres initiatives suivront. C'est Florence Aubenas, otage durant cinq mois en Irak, qui est devenue l'actuelle présidente de l'Observatoire internationale des prisons.

Un témoignage édifiant, complété en annexes par un bref historique de la prison et des mouvements existants visant à améliorer les conditions de détention. Car la prison est conçue comme une punition par la privation de liberté, et surtout un moyen d'extraire de la société ceux qui bafouent les lois, et d'apaiser ainsi, de rassurer leurs victimes. Quant à son efficacité en vue d'une réinsertion dans la société, on sait bien qu'elle est nulle, voire négative puisqu'elle laisse régner la loi du plus fort dans un microcosme violent, auquel nul ne peut échapper, quel que soit le degré du délit commis.

http://essel.over-blog.com/article-gabriel-mouesca-non-a-la-violence-carcerale-c-glorion-46345570.html

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