jeudi 28 octobre 2010

Le camp des morts - Craig Johnson


Lorsque le corps de Mari Baroja est découvert à la maison de retraite de Durant, le shérif Longmire se trouve embarqué dans une enquête qui le ramène cinquante ans en arrière.
Il plonge dans le passé déchirant de cette femme et dans celui de son mentor, le légendaire shérif Connally. Tandis que l'histoire douloureuse de la victime prend peu à peu une résonance dans le présent, d'autres meurtres viennent jalonner son enquête. Aidé par son ami de toujours, l'Indien Henri Standing Bear, le shérif mélancolique et désabusé se lance à la poursuite de l'assassin à travers les Hautes Plaines enneigées.
Le Camp des Morts, second volet des aventures de Walt Longmire, nous emmène au coeur d'une violence tapie dans les paysages magnifiques du Wyoming. Et hisse Craig Johnson au niveau des plus grands.


Ce qu'on en dit...
Il est grand temps de découvrir Craig Johnson, écrivain largement plébiscité aux Etats-Unis pour ses polars drolatiques et sa présence toujours remarquée lors des festivals et remises de récompenses (nombreuses) qui l'obligent à quitter son ranch retiré du Wyoming. Deuxième opus d'une série lentement traduite en France, 'Le Camp des morts' ne se lit pas sans penser que son auteur, qui fut un temps redresseur de tort, s'inspire de ses amis indiens pour camper ses personnages et vit le stetson chevillé au crâne, comme son shérif de héros. D'où, sans doute, la sympathie que suscite immédiatement ce dernier. Bourru pour la forme, débonnaire dans le fond, le shérif Walt Longmire est l'incarnation du cow-boy des Hautes Plaines, une sorte de Jonh Wayne à l'embonpoint rassurant qui aurait troqué sa monture pour un pick-up plus commode sur ces terres enneigées. Autour de lui, tous les rôles secondaires sont traités avec la même attention du détail. Vaguement familiers parce qu'empruntés avec malice aux standards du genre, ils sont tous là, le vieux mentor alcoolique, le bizut à qui l'on donnera tendrement du "troupier" pendant ses cinq premières années de service, la partenaire indomptable et le chien patibulaire, complice arrangeant de toujours. Ecrivant comme il pourrait nous parler, Craig Johnson a le sens de la formule et du dialogue efficace. Et il est à parier que Léo Malet n'aurait pas désavoué ses monologues faussement désabusés. Quand à l'intrigue, elle repose bien davantage sur le suspense que sur l'hémoglobine, préférant finalement aux morts les vivants. Une ruse de Sioux qui donne bien plus de corps à ce polar que ne le feraient tous les cadavres.

par Aurélie Mongour
http://www.evene.fr/livres/livre/craig-johnson-le-camp-des-morts-43013.php

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