Je vois très bien ce que Lucas a voulu dire, mais il s'inquiète pour rien.
Je n'ai rien à voir avec ces drogués de la dune, mais rien du tout. Je peux passer des journées entières sans boire, il n'y a pas d'addiction. C'est juste que... J'aime avoir la tête qui tourne, rien de plus. J'aime avoir la tête à l'envers. C'est juste comme d'explorer les souterrains de l'univers. Faire taire les bruits du monde. Il m'énerve. Il ne comprend pas, et je ne comprends pas qu'il ne comprenne pas.
Je ne sais pas ce que je lui trouve, je ne sais pas pourquoi je m'obstine. On ne se ressemble pas.
Ce qu'on en dit...
Sarah a quinze ans, et déjà une solide expérience de l’alcool derrière elle. Sa jeune sœur Gaby l’observe en silence se détruire, cache ce qu’elle peut aux parents. Mais un été au camping, deux événements dramatiques vont faire basculer Sarah. Deux voix alternées, deux sœurs qui s’aiment mais n’arrivent plus à communiquer. La relation est belle, complexifiée avec la présence en arrière-plan de Lucas, jeune homme sensibilisé au phénomène de l’alcoolisme. Florence Aubry fait parler Sarah avec un naturel confondant, un déni tout en finesse qui résonne à la fois de la rébellion adolescente et du malaise de celui qui ne maîtrise plus rien. A travers les yeux de Gaby, l’auteur n’évite pas les détails sordides de l’alcool : vomissements, pertes de mémoire, sexualité débridée, débuts de coma, etc. Pour instiller un élan à la fiction, un suspense hante habilement les protagonistes depuis les premières jusqu’aux dernières pages : que s’est-il passé la nuit dont Sarah ne se souvient plus, celle où elle s’est réveillée sous sa tente, mais sans son pantalon ?... Si le « binge drinking » ne brise pas Sarah, la dernière leçon proposée par l’ouvrage marque suffisamment les esprits pour classer Biture express dans les romans qui osent, ceux qui sont durs mais justes. A offrir, tel un gage de responsabilité, à partir de 15 ans. |
Sophie Pilaire |
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