Toute oeuvre de Samuel Benchetrit est un exercice de style qui, souvent, lui vaut les foudres de ses détracteurs. Dans son nouveau roman ‘Le Coeur en dehors’, il choisit de prendre la voix de Charlie Traoré, 10 ans, malien d’origine qui vit entre la tour Rimbaud et la tour Simone de Beauvoir. Le suivre pendant une journée de doutes et d’errance dans la cité et chapitrer l’ouvrage en se contentant de suivre l’heure qui tourne. Le cadre ne laissait que peu de place à la réussite tant il lorgnait du côté du maniérisme. Pourtant l’opus s’impose d’emblée par sa justesse et sa spontanéité. Benchetrit livre un roman truculent. En donnant la parole à ce gamin dégourdi et franchement drôle, il déroule une partition sans fausse note. Plaisant, ingénieux, malin comme son personnage, ‘Le Coeur en dehors’ déborde d’énergie, offre une langue pleine de surprises, des rencontres inédites, des digressions dictées par de folles associations d’idées. Ici on passe de la réalité aux rêves en un passement de jambes, on croise de braves gens et des voyous, Mélanie l’amoureuse, Freddy Tanquin “un débile qui se prend pour un génie, ou un génie qu'a l'air d'un débile profond”, on parle foot et poésie… Et l’on se laisse aller au son de la voix cadencée du petit Charlie. Ne s’interdisant rien, celui-ci alpague le lecteur, confie ses peurs et offre une vision juste et innocente du monde. L’aventure de Charlie célèbre sa cité sans évincer sa noirceur, touche à l’essentiel sans jamais se laisser corrompre par le moindre misérabilisme. Charlie, c’est un joli mélange. Quelque chose du Petit Nicolas, de Candide et d’Holden Caulfield. Son créateur et lui ont en commun un amour des mots qui transparaît à chaque page de ce roman ludique et tendre.
mercredi 3 février 2010
Le coeur en dehors - Samuel Benchetrit
Ce roman, c'est l'histoire de Charlie Traoré, un gamin, 10 ans, black d'origine malienne, adorable, vivant en banlieue, entre la tour Rimbaud et la tour Simone de Beauvoir, et dont tout l'univers se résume aux copains, à une amoureuse prénommée Mélanie, à son frère drogué, et à sa mère surtout - qui, au début du livre, est 'appréhendée' par la police car ses papiers ne sont pas en règle. Pendant toute cette journée (les chapitres du livre, d'ailleurs, se contentent d'être titrés par l'heure qui tourne), Charlie va errer dans sa cité. Il va chercher son frère Henry, rendre visite à des braves gens, frôler des voyous, jouer au foot, sécher l'école, rêver, suivre ses folles associations d'idées, ses digressions d'enfant-adulte, attendre sa mère, si douce, si aimante...
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